Entre langage et communication

Introduction :

​ Lorsqu’il est question du vocable employé par les oiseaux, il est souvent fait allusion au chant que nous pourrions définir par une « organisation structurelle mélodique et rythmique de sons faisant sens ».

​

 Généralement inscrit dans la durée, le chant a une dimension temporelle, pouvant parfois se prolonger pendant des dizaines de minutes sans discontinuité apparente, seulement marqué par des silences intrinsèques à la phrase musicale. Le ralentissement de celle-ci, au moyen de logiciels audio, permet d’ailleurs d’en appréhender toute la complexité.

​ Nous renvoyons le lecteur à l’excellente lettre d’information audionaturaliste « l’Indicateur » du compositeur Bernard Fort.

 Chacun de ses numéros propose à l’écoute des enregistrements de chants d’oiseaux en vitesse réelle et ralentie.  S’abonner à la newsletter <newsletter@bernardfort.com>

​ Or, il y a tout un pan du champ sonore aviaire, d’un grand intérêt sémantique, qui échappe au commun des mortels mais dont les bioacousticiens et les audionaturalistes avertis se font les choux gras.

​ Ce domaine, partiellement exploré tant il est vaste, ce sont les cris, de contact, d’appel, de plaisir même ou d’alarme, des phonèmes employés au quotidien donnant toute sortes d’informations entre individus d’une même espèce, mais également interférant avec des individus d’autres espèces partageant les mêmes préoccupations vitales du moment.

​ Emis posé ou en vol, entre quelques-uns ou en grand nombre, les cris cimentent la cohésion sociale entre individus, permettant à un couple de se retrouver au milieu de centaines d’autres, après de longues semaines d’absences simplement grâce à la signature caractéristique et du timbre de la voix. Les manchots empereurs en sont un exemple particulièrement émouvant.

​ Dans les chapitres suivants, nous ferons la part belle aux cris, en vous faisant écouter une infime fraction de ceux-ci. Peut-être, vous ferons-nous découvrir « entre langage et communication » un peu de leurs secrets. Et parce que vous en faites partis, vous donner l’envie de tendre l’oreille au fabuleux mystère de la vie.

Liens vers les chapitres :

Chapitre I – Le Petit Prince des Aulnes