Escales
L’étymologie grecque ou latine nous renseigne sur la signification première des mots.
De loin en loin, cette science des origines du langage, telle une pirogue nous fait descendre d’improbables méandres sémantiques.
Le terme d’ « escale » – sans jeu de mots- ! , nous fait aborder le pays de l’imaginaire et rend palpable les antipodes du rêve, nous faisant accroire que l’ailleurs et son corollaire le lointain sont décidément bien meilleurs…
L’escale a plusieurs visages : celui de Vahiné aux longs cheveux fleuris ou -selon les goûts- cet autre aux traits de Berthe au grand pied.
Pour ce qui nous concerne, le choix ne souffre d’aucune discussion. A nos oreilles, comme sans doute à celles de Gauguin, l »escale chante comme les vagues sur le rivage… Mais gare au typhon ! Lui seul saura balayer nos « va(h)ines » illusions et nos croyances absurdes.
Plus prosaïquement, la halte puisqu’il s’agit de cela permet au voyageur au long cours de se ravitailler et de « faire le plein » ! Gardons à l’esprit que le ventre est – nous n’en doutons pas – notre deuxième cerveau, parfois même le premier, soyons honnêtes !
C’est l’occasion aussi pour lui et ses compagnons de faire relâche avec l’éventualité d’une visite plus ou moins approfondie des lieux accostés.
Pour le naturaliste, faire escale est une excitation intellectuelle de premier ordre ; il devine qu’au détour d’un chemin, au sommet d’une dune ou d’un éperon rocheux, se profile une contrée pleine de surprises inattendues.
Un oiseau passe, et il sera son étoile du berger. Suivons-le car il se peut que, dans son vol fulgurant, il vienne éclairer sa connaissance du vivant.
Denis Wagenmann Le Puech 20 août 2020
150620 Etang Vaccarès, flamants roses – Denis Wagenmann