Un ruisseau jaillit d’un gour, au creux d’une tourbière ceinte de conifères.

D’impétueuses rafales fouettent l’âpre paysage; elles n’empêchent pas les grives draines d’annoncer le printemps !

Au-dessus règne le chant de l’alouette qui s’en gausse : le vent, elle en fait son affaire !

Des blocs de granit érodés effritent tout ce qui nous reste de mémoire humaine.

Ici, d’omniprésentes mésanges noires se démènent dans les sapins saupoudrés de sucre glace. 

Tout à coup, sortis de nulle part, des becs croisés bavards croisent des tarins qui ne le sont pas moins.

Et puis, esseulé, semblant égaré, un bouvreuil geint quelques notes pures.

Là, dans ces parages rudes, un merle noir conte fleurette, tandis qu’un « pic de jais », s’apprête à regagner sa loge le soir venu.  

Mais, c’est sans compter, mon dieu, la bouleversante imploration du mâle chevêchette, avant que la femelle ne consente à lui répondre, par quelques zestes de lumière enchantée…

escapade en terre lozérienne : « l’appel du silence » prises de son et mixage – Denis Wagenmann

Mille remerciements au guide nature Gregory Chamming’s que nous vous recommandons pour partir « en quête du vivant ».