Calendrier phénologique

Le Calendrier Phénologique ou la mémoire des jours

Des graphes sur le sable mouvant, instants précieux, volés au temps, inscrits dans la mémoire des jours avant qu’ils ne disparaissent…

Ainsi serait cet almanach perpétuel : quelques éclairs de vie consignés au fil du temps.

Et commençant en août/septembre, aux mois des transitions. Dans un lieu situé quelque part dans le sud Cantal, entre bois et prairies à 450m d’altitude.

Août

  • le 2 août 2025, cinq petits rhinolophes attendent patiemment tête en bas le retour de la nuit.
  • le 11 au matin : Tiens ! un premier gobemouche noir toujours aussi peu discret ; un troglodyte rentre dans la maison puis ressort…
  • le 11 les rhinolophes ne sont plus que trois et ont changé de gîte diurne, passant de l’étable au four à pain. Cherchent-ils quelque repaire plus frais en ces temps de canicule ? Dehors tout est grillé, il n’y guère que le silence qui est criant. La nuit c’est pire ; heureusement phaneroptera nana s’emploie, comme si de rien n’était, à sucer quelques gouttes de nectar suintant d’une fleur de glycine remontante. Mon active recorder détectant les alarmes d’une ruspolie me rappelle que le silence apparent n’est qu’un leurre ! J’avais presque oublié tettigonia viridissima, la grande sauterelle verte, comme quoi on s’habitue à tout …
chants d’orthoptères dont grande sauterelle verte en arrière plan le 13 août 2023 le Puech Cantal
grande sauterelle verte enregistrée ici en expansion de temps ralentie 10 fois
  • le 11 au matin, : Tiens ! un premier gobemouche noir toujours aussi peu discret ; un troglodyte rentre dans la maison puis ressort…

  • le 16 vers 9h du matin, une dizaine de guêpiers d’Europe de passage m’alertent par leurs cris de contact incessants. Puis font halte pendant une demi-heure environ, chassant à tout va toutes sortes d’insectes.
  • le 17 août 2025 : je vois, pour la première fois, sur un pied de menthe verte, un joli petit papillon du doux nom de pyralis purpuralis ; il s’avère qu’il s’agit d’un redoutable ravageur de plantes aromatiques…
  • le 20 et les jours suivants, sous l’effet des fortes chaleurs et plus encore de l’absence de pluie depuis des jours, une taupe s’est mise en tête de venir fouir en surface.
  • le 21 août 2023 : phaneroptera nana s’entraînait à jouer les équilibristes sur une tige de salade desséchée. Trop facile !
  • le 25 août 2025 au crépuscule, trois gobemouches noirs, depuis la flèche de hauts sapins douglas, se jettent à l’assaut d’un nuage de moucherons.
  • le 27, visite surprise : à peine la pomme tombée, un pic épeichette s’envole, me laissant juste le son de sa voix.
  • le 28 au matin, à l’abri sous le auvent, un rouge-gorge sifflotait à mi-voix l’air bien connu « singing in the rain ». A deux pas, l’entreprise d’excavation de taupinières a repris du service à la faveur des pluies nocturnes.

Septembre

Avec sa rentrée des classes, tant attendue pour certains, crainte pour d’autres

L’automne semble déjà poindre son nez, de petits hélicoptères atterrissent sans faire de bruit, ici et là. Ce sont des bractées ailées qui, se détachant au gré des bourrasques, emportent le fruit du tilleul à petites feuilles à la conquête du monde. Une bien belle stratégie évolutive, appelée anémochorie, autrement dit adaptée à la dispersion des graines par le vent.

  • De nombreux passereaux insectivores migrent à notre insu en se déplaçant la nuit et dès l’aube. Septembre est le mois choisi par beaucoup d’entre eux pour leurs déplacements. Surprise matinal du 13 septembre, plusieurs pouillots véloces viennent se rafraîchir « au bain public », s’offrant un petit plaisir partagé.
  • Autour du 15 septembre. Pyracantha littéralement en grec « l’épine (acanthos) du feu (pyr) » est, comme son nom l’explicite sans l’ombre d’un doute, une plante ornementale redoutable, employée dans des haies à caractère défensif. Mais son intérêt ne s’arrête pas là. Cette rosacée offre fin septembre des fruits rouges vifs, rassemblés en grappes denses à bon nombre de passereaux qui se délectent des graines qu’ils contiennent. Les petits oiseaux, migrateurs ou locaux, ne semblent pas gêner outre mesure par les épines acérées que cache le feuillage vert luisant de l’arbuste. Ils déchiquètent la pulpe des fruits avant même qu’ils soient complètement mûrs et s’en barbouillent.

Un pinson des arbres affalé à la table garnie le 20 septembre 2025

Une fauvette à tête noire plus leste dans les fourrés que sur une branche de buisson ardent, l’autre nom du pyracantha.

le 19 septembre 2025

  • le 26 , un rouge-gorge égaille de son chant le brouillard pénétrant du matin.

Octobre

  • le 01 et les jours suivants : pourquoi le chant de l’alouette lulu m’émeut-il tant ? La réponse se trouve dans son chant qu’il convient d’écouter attentivement.
  • le voici ci-dessous enregistré le 12 dans la matinée, entre récitatif et aria. Son auteur est juché sur un fil électrique qu’il lui sert souvent de chaire. D’abord tourné vers l’est, puis résolument vers l’ouest. Non loin de lui sur le même fil à un quinzaine de mètres, sa compagne vient l’écouter. Prête-t’elle attention au partenaire de chant qui lui répond en contrebas ? Il fait beau. Il n’y a rien qui ne me rend plus tristement heureux.
Le Puech, le 12 octobre 2025. A 7’00, l’alouette lulu quitte son poste de chant pour aller faire un tour.
  • En 2024, jour pour jour, mon carnet de bord naturaliste était formel : la lulu chantait.
  • le 08 les premiers tarins des aulnes arrivent
  • le 10 la lune se prend pour un oeuf orange ! le lendemain, à son lever, elle est encore énorme. Elle semble regarder la terre de côté, avec son air dégoûté des mauvais jours.
  • Depuis fin septembre, les cyclamens se rangent en ordre de bataille : en marche à la conquête du monde.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Translate »